Empire Ottoman – Les Ottomans

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Toute la Turquie a résumé pour vous la chronologie de l’empire ottoman. C’est une version simplifiée afin que tout le monde puisse comprendre les origines et l’aboutissement de cet empire dont tout le monde parle. Les Turcs proviennent d’Asie Centrale et ils s’apparentent aux Mongols. Dans ces temps-là, il existait de nombreuses tribus nomades.

Les Seldjoukides – L’entrée des turcs en Anatolie

Au XIe siècle, les Seldjoukides, régnèrent en Iran, en Irak et en Syrie. En 1071 c’est Alp Arslan le grand commandant turc, chef militaire Turkmène de la tribu des Oghouzes, vainquit les Byzantins à l’est de l’Anatolie, à Malazgirt en ouvrant ainsi les portes des terres fertiles aux Turcs. 

Durant deux siècles l’Anatolie subit une profonde transformation politique, religieuse, culturelle. L’apogée de l’empire Seldjoukides vient au XIIIe siècle quand Konya fut déclaré comme capitale. La ville devient un centre politique, religieux (le centre du soufisme – la fondation de l’ordre de Derviches tourneurs par Mevlânâ Celâleddîn-i Rûmî, artistique et littéraire.

L’empire Seldjoukides a été décomposé en raison des querelles internes et des invasions mongoles. L’Anatolie fut réduite en des Etats turcs indépendants (Beylik) rivales.

Fondation de l’Empire Ottoman

C’est alors que, Osman Bey en 1299 se déclara sultan de la ville de Söğüt. Il fonda la dynastie des Ottoman. Osman a pris le contrôle de la ville de Bursa en 1326. Il est mort le jour de la conquête de la ville. C’est son fils Orhan déclara la ville Bursa comme la capitale de l’empire ottoman). Les Tombeaux des 5 premiers sultan de la dynastie ottoman se situent à Bursa. 

Dès la fin du XIIIème siècle, l’empire Ottoman se forme en menant la conquête des territoires qui auparavant appartenaient à l’empire byzantin, tels que les Balkans. Les Byzantins sont dépassés par la force de l’armée ottomane, composée de « sipahi » corps de cavalerie ottomane et « janissaires » (ordre militaire fait d’esclaves chrétiens et européens).

De plus, les Byzantins ne rencontrent que peu d’aide auprès de l’Europe Occidentale en raison du Grand Schisme de 1054 qui sépare les Chrétiens orthodoxes (Byzantins) et Chrétiens Catholiques (Européens de l’Occident). La capitale ottomane devient alors Andrinople (Edirne) en 1365.

Encore une fois menacés par les Turco-Mongols venant d’Asie centrale, les Turcs se divisent et perdent l’Asie mineure. A la mort du commandant Mongol Tamerlan, les Turcs s’unissent à l’aide du sultan Mehmet II. Ils assiègent la ville de Constantinople pendant 2 mois, jusqu’à s’en emparer le 29 mai 1453.

Expansion de l’Empire Ottoman

Après avoir gagné Constantinople, l’armée ottomane est plus forte que jamais et rien ne peut arrêter leur élan. Mehmet II regagne les Balkans en envahissant la Bosnie, l’Albanie, la Crimée entre autres, en poussant jusque dans le sud de l’Italie (Otrante). Le Sultan Selim Ier continue le travail au Moyen-Orient en s’emparant de la Syrie, de l’Egypte, l’Irak et les villes de Bagdad et la Mecque.

Dans la logique d’expansion de l’empire ottoman, le sultan Soliman le Magnifique porte son intérêt sur l’Europe centrale en conquérant la Serbie et la Hongrie. Alger devient un port important de contrôle de la mer méditerranée pour les Ottomans.

L’âge d’or de l’Empire Ottoman

L’empire Ottoman s’étend alors sur trois continents comme défini sur la carte ci-dessous 

Empire ottoman
L’empire ottoman

Les Ottomans ont une administration soignée et méthodique. Les notables des endroits qu’ils conquièrent sont amenés à collaborer avec les envoyés du Sultan. De plus, la conversion à l’Islam n’est pas imposée, ce qui signifie que les rebellions étaient moins fréquentes. Cependant, les citoyens qui ne se convertissent pas sont redevables d’une taxe. Cela permet d’apporter des fonds à l’état central. Non seulement ils ont une liberté religieuse, mais ils ont aussi une liberté linguistique et éducative. Les populations conservent leurs propres écoles, contre leur obéissance.

Le début des difficultés

Peu à peu, les puissances européennes s’organisent et commencent à infliger plusieurs défaites à l’empire ottoman. Entre autres, les Ottomans perdent l’île de Chypre en 1571 contre le Vatican, la papauté, l’Espagne et l’ordre de Malte.

Ils essayent plusieurs fois d’assiéger Vienne mais ils sont battus par l’armée de secours polonaise. Les Polonais reprennent alors Budapest en 1686, jusqu’à se frayer un chemin en Serbie et Bosnie. Les Ottomans se voient obligés de signer un traité dans lequel ils cèdent à l’Autriche une grande partie de la Hongrie et de la Transylvanie. Ils perdent également la Morée (Péloponnèse, Grèce) et la Dalmatie (Croatie, Monténégro), qu’ils donnent à Venise.

Après ces défaites, les Russes entrent dans la partie en ayant des ambitions dans la mer noire et les très stratégiques détroit du Bosphore et des Dardanelles. Profitant de la situation désemparée des Ottomans, le tsar Pierre le Grand conquiert la Crimée en 1696.

Plusieurs guerres austro-turques éclatent, à la fin desquelles les Ottomans restent au pouvoir des Balkans (dont Belgrade est la ville la plus importante).

Les rivalités

Les Sultans se retrouvent en position de faiblesse après que les janissaires se révoltent : ils s’opposent aux lois, assassinent le corps politique voire même des Sultans, tels que Selim III en 1808. Mahmoud II donne alors l’ordre de tuer tous les Janissaires en 1826.

Les Janissaires - empire ottoman

Ce climat de confusion amène plusieurs gouverneurs de province à envisager une lutte pour l’indépendance, comme le gouverneur Ali Pacha de Janina en Albanie ou encore Mehmet-Ali en Egypte, les Wahhabites dans le Hedjaz (Arabie Saoudite).

Peu à peu, dans les Balkans, l’identité chrétienne ressort et le Sultan Mahmoud II attaque Ali Pacha de Jannina, qui s’allie aux Grecs, eux-mêmes soutenus par les Franco-Britanniques. S’ensuit la guerre d’indépendance de la Grèce. En 1829, l’empire ottoman est contraint de rendre la Grèce et la Serbie, des provinces roumaines.

Se pose alors la question d’Orient, terme utilisé pour qualifier l’implication des puissances européennes dans les Balkans, en profitant de la faiblesse rencontrée par l’empire ottoman à cette période. Les Français et les Britanniques s’inquiètent de la progression des Russes et voient l’empire turc comme un élément de stabilité dans la région car cela créait une zone tampon entre la Russie et l’Europe de l’Ouest. S’en suivent des guerres avec Mehmet-Ali, gouverneur d’Egypte, où les pouvoirs européens interviennent.

Une modernité peu appréciée

Abdülmecid apporte des touches de modernité qui seront peu appréciées par certaines parties de la population, telles que l’égalité de tous les sujets de l’empire, qu’ils soient musulmans ou d’une autre religion. Le temps de service militaire est réduit à 5 ans, des tribunaux sont créés. Le Sultan donne la priorité à l’éducation en ouvrant des écoles, lycées, universités.

Peu à peu, les défaites militaires de l’empire ottoman amènent à la dislocation de l’empire et en 1875, des révoltes chrétiennes éclatent en Bosnie-Herzégovine et Bulgarie. C’est alors que la Russie intervient pour aider les minorités orthodoxes, ce qui aboutira à un armistice durant lequel la Serbie et le Monténégro prendront leur indépendance, la Bulgarie passera sous protection russe.

Enfin, lors du congrès de Berlin en 1878, Bismarck, chancelier allemand, élimine quasiment l’empire ottoman en Europe. Les finances et douanes de l’empire sont alors placées sous tutelle internationale.

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