Mes Amis à Istanbul

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Mes Amis Les Bêtes à Istanbul

Comme tous les matins, je suis réveillée subitement par le fabuleux Charles Aznavour qui me susurres à l’oreille  lorsque j’avais 20 ans, pour me donner de l’entrain à commencer une belle journée.
6h30 heure tapante, je dois me lever, l’heure a laquelle d’autres qui ont travailler de nuit ou bringué avec leurs amis vont se coucher. Je soulève ma tête lourde comme un bloc de béton, ouvrant un œil encore collé par cette magnifique nuit assourdissante passée en compagnie de mes meilleurs ennemies les chiens de rues; qui se sont donné un net plaisir a me pourrir la nuit.

Aboyant à tu tête je ne sais quoi, n’ayant pas pris langue chien en option au lycée et dieu sait si j’aurais du, mourant d’envie de leur demander de la mettre en sourdine.
Agacée par ces cris et muni de ma seule arme, je suis sorti de mes gonds me précipitant sur le balcon, dans ce froid glacial en chemisette les tétons au garde à vous, les cheveux ébouriffé, les pieds gelés, prête a dégainer, je me suis mise à hurler un -vos gueule- d’une voix digne d’une chanteuse d’opérette.

Fier de ma performance et heureuse de ce silence subitement reconquit; en catimini je rentre chez moi, entendant le grincement des fenêtres voisines. Les locataires furieux cherchant d’où cela provenait, insultant celui qui avait osé les réveiller; courageuse mais pas téméraire je me suis enfuis sous ma couette et n’a plus bougée.

Assise sur le rebord de mon lit a 6h35, j’ essayes de deviner ce que j’ai bien pu rêver, pour avoir laisser cette trace de bave immonde sur mon oreiller. Mon coté artistique reprenant le dessus, me fait dire que cette belle auréole est sûrement une traîné de labeur laissé par un escargot exécutant un pèlerinage religieux priant, que nous arrêtions le massacre de son espèce.

Quelle est cette agréable sensation de langue râpeuse me léchant les pieds avec entrain de bon matin, mais c’est bien sure mes adorables chiennes que je dois sortir à  6h45 et qui réclament de façon intempestif d’aller voir leur copains des rues qui les attendent comme chaque matins dans le petit parc du coin.

Je ne me maquille pas, ne me coiffe pas, et enfile une djellaba comme dirait Florence Forresti, mets mes croquenots bleus foncé, lacés défaits, mon bonnet de laine blanc, et ma superbe doudoune rouge qui me donne l’allure d’être la doublure de Bibindome, pour la publicité des pneus Michelin, laquelle devrait me rémunérer d’ailleurs.

Tout de bleu, blanc, rouge vêtu, les gens me croisant dans la rue avec entrain m’interpelle me demandant si je suis française, je leur rétorque spontanément bien sure que non, je suis hollandaise ! Leur coupant la chique, je peut lire dans leurs yeux, l’interrogation qui les habite, a savoir pourquoi je suis si petite. J’ai effacé en une fraction de seconde la réputation de gigantisme des habitants de la Hollande.

Je suis la plus grande de la famille des nains, rajoutaire de surcroît; continuant mon chemin les laissant avec leur stupeur ? Je leur souhaite la belle journée.
Pendant ma conversation furtive, les chiennes toutes excitées ont eu l’ingénieuse idée, de tourner autour de ma personne, me ficelant les pieds avec ses maudites laisses extensibles, se disant peut être que un casse tête chinois serait de rigueur à moins 20°c, et que cela pourrait me rendre heureuse de devoir démêler avec des moufles en laine des tas de nœuds à 6h45 du matin.

Enfin sorti de ce piège, qui a bien fait rire l’épicier de mon quartier, s’exclafant en présence de tous ces employés, contemplant le spectacle matinale à la Française,qui les mis de bonne humeur pour commencer la journée. Mes chiennes ont la côte ,c’est pas tous les jours que des étrangères viennent s’installer dans un endroit populaire; poursuivi par des acolytes de toutes races venant avec délectation renifler leur derrière, de cette façon; elles dévoilent leur identité, leur âge, leur pays d’origine rien qu’ en se laissant sentir leur parties intimes.

Mon dieu, quelle bande de dégueulasses, je les laisse libre de conversation ne voulant en aucun cas les perturber. Poursuivant ma route, escorté par une nuée de chiens en rûte, qui essayes tant bien que mal de s’approcher de mes belles, ne connaissant pas encore très bien le tempérament des femelles Française. Ces chiens se retrouvent face à un réel dilemme; partir la queue entre les jambes et déclarer forfait ou obstiné décider de rester.

Ils partirent 500 mais par un prompt renfort se virent 3000 en arrivant au port, ignore que je suis, nous sommes en Turquie l’entêtement est contagieux, AU SECOURE, AU SECOURE entendant mes appelles de détresse, super Mehmet est arrivé avec sa balayette à la main habillé tout en orange fluo, a rudement ordonné à ses envahisseurs de déguerpirent et de nous laisser tranquille.

Merci vous êtes mon héros, je vous revaudrait ça ! d’accord me répondit-il, justement ma fille veut apprendre le français… Première règle pour vivre ici, ne jamais énoncer des phrases toute faite, que nous utilisons a tort et à travers très facilement en France, sans réel sens profond; ici chaque mot est important tout est prit pour compte. On va passer un pacte Mehmet lui dis je, c’est bien comme ça que tu t’appelles; oui tu, parce que nous devenons très vite familier pas de chichi, tu nous protège de ces vilains et je transmet la langue de Molière à ton enfant, bon d’accord à tes enfants si tu veux; mes filles me réclament au revoir Mehmet, bonne journée.

Arrivé Face a cette montagne d’excrément je me demande ce que j’ai bien pu leur donner a mangé pour avoir en retour cette splendide sculpture, je suis la propriétaire de véritables artistes. Cette fumée odorante somptueuse qui rentre par mon nez, redescend dans ma gorge et me donne cette envie soudaine d’achever cette oeuvre d’art.

Je sors de ma poche le sac en plastique pour ramasser cette crotte, sentant les regards des autres promeneurs scrutant mes faits et gestes, me demandant pourquoi tant de contemplation à mon égard. Dans mon élan, jette le paquet sans l’affranchir dans la poubelle du parc, étant toujours observé presque dérangé, je décide que la promenade était terminé.

Sur le point de repartir, un homme complètement débrayé, les mains noir de saleté, portant des chaussures troués, tire un énorme sac blanc plastifié de déménagement, accroché à un diable lui permettant de transporter un poids équivalent à dix fois le sien; il s’arrête devant la poubelle dans laquelle je vient de laisser l’ADN de ma chienne, le visage grimaçant retourne, tri tout ce qu’il y a dedans pour récupérer ce qui lui servira ou qu’il pourra revendre.

Embarrassé je comprends maintenant, pourquoi les pelouses avant le passage de Mehmet ressemblent à de vrai champs de mines et qu’il y a des règles invisibles à respecter; que je dois savoir qui fait quoi et pourquoi, que chacun à sa place, son travail, son devoir et que ce qui me parait évident chez moi ne l’ai pas forcement ailleurs.

“Séverine . F “

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