Kebab Turc à Istanbul

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En ce beau jour ensoleillé, ne voyant pas le temps passer, happée par la frénésie compulsive du lèche vitrine dans le quartier très animé qu’est Taksim.

Kebab Turc

Mes pieds me hurlent qu’ils n’en peuvent plus et qu’ils n’iront pas plus loin, en canon avec mon estomac qui me chante lui aussi la sérénade; soupçonnant un complot, je décide de me rendre.

Contrainte et forcée de m’arrêter, pour rassasier ce dernier, parmi cette foule cosmopolite marchant de part et d’autre, je m’amuse à être interpellée tous les mètres, par des personnes tous plus innovantes les unes que les autres d’ingéniosité, me proposant de les suivre en m’énumérant le menu de leur restaurant en un temps record, dans toutes les langues possible et inimaginable essayant de deviner d’où je viens .. Un homme tout de blanc vêtu, attire particulièrement mon attention, le visage rond portant pour symbole de sa virilité une épaisse moustache noire recourbée sur ses joues toutes rouges écarlates, victime de l’épaisse vapeur chaude se dégageant des fourneaux … Ce personnage atypique porte à la taille un tablier émasculé de taches de gras aux formes de ses doigts qu’il est venu frotter certainement des centaines de fois, chapeauté d’une toque aussi haute et penchante que la tour de pise; la chemise entrouverte d’un air décontracté, m’accoste d’une voix grave pour venir goûter sa spécialité… insistant sa demande dans un français approximatif, moi aime la France, toi venir, bon ici !! ..Un couteau à la main d’une lame à la grandeur impressionnante, me fais penser que je ne peux qu’accepter son offre de venir manger dans son restaurant qui ne paye pas de mine à la devanture scintillante de mille feux et d’une décoration d’un goût certain, attirant la curiosité des passants. Je décide de m’installer sur la terrasse, apparemment très convoité ayant entrevu tous ces regards à l’affût d’une place libre. Le derrière posé sur ce petit tabouret en bois qui me fait recroqueviller les genoux au menton, étant donné la hauteur de cet assise, partageant la table avec des personnes que je ne connais pas et avec qui je dois sympathiser le temps d’un repas. Le chef m’explique que c’est lui le meilleur “kebapci “de la Turquie ,qu’il a un secret de préparation de père en fils, et que je ne mangerai nul par ailleurs un aussi bon kebap. Etant donné le nombres de personnes attendant patiemment leur sandwich je me dis qu’il n’a pas forcément trop exagéré sa réputation … Je regarde stupéfaite cette quantité de viande de bœuf et de mouton qui me laisse croire que le chef en ce jour pensait nourrir tout le pays… Coupé en tranches aussi fines que du papier aluminium, cet amas de viande superposé se fait rôtir tournant dans le sens d’une aiguille d’une montre tel une danseuse de boite à musique… Dégageant une odeur spontueuse de grillée de barbecue à dégoûter un végétarien mais à ravir les papilles d’un carnivore… Une  tomate empalée au sommet tel l’étoile d’un sapin de Noël, vient parfaire ce met qui m’est offert. Le cuisinier me découpe délicatement des petits morceaux de ce mélange très alléchant qu’il récupère dans une palette argentée pour me les saupoudrer d’épices, d’herbe et d’oignons, étalant en suite le tout sur une galette de pain blanc imbibé de beurre roux fondu, puis recouvert d’une sauce tomate huileuse à souhait… La galette une fois roulé, me sera servi dans un papier blanc sulfurisé pour ne pas me brûler. L’eau à la bouche je me lance et croque dans cette spécialité connu de tous. Mais au goût tellement différent ici. Probablement dut un peu à l’ambiance chaleureuse qui se dégage de ce lieu mais aussi au décor dans lequel je le mange sans doute; ce doux mélange des genres Orient occident qui me rend cet instant très agréable et unique accompagné de mes amis de table dont je ne comprends pas la langue mais qui me paraissent également sous le charme de cette véritable carte postale qu’est Istanbul.

Séverine . F 

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